Le droit au chômage à 50 ans expliqué simplement

À 55 ans, les perspectives s’effritent parfois plus vite que les droits. De nombreux demandeurs d’emploi entre 55 et 60 ans s’interrogent sur l’après, sur ce qui les attend une fois les allocations chômage épuisées. Ce n’est pas la fin du parcours : plusieurs dispositifs existent, mais chacun nécessite de répondre à des critères précis et parfois exigeants.

Demander un ASS

L’allocation de solidarité spécifique, plus connue sous le sigle ASS, offre une solution de repli aux plus de 50 ans qui se retrouvent sans ARE (allocation d’aide au retour à l’emploi). Pour y prétendre, il faut avoir travaillé au moins cinq ans au cours des dix dernières années précédant la perte du dernier emploi. Impossible d’y accéder si l’âge légal de la retraite, fixé à 62 ans, est déjà atteint. Autre impératif : être activement engagé dans une recherche d’emploi.

Le plafonnement des ressources constitue un filtre supplémentaire : 1 113 € mensuels pour une personne seule, 1 749 € pour un couple. Le calcul ne s’arrête pas aux revenus personnels, il prend aussi en compte ceux du conjoint ou du partenaire de PACS. Pôle Emploi se charge généralement d’envoyer le formulaire de demande d’ASS aux personnes concernées dès l’épuisement des droits au chômage. Si ce courrier n’arrive pas, il faut prendre les devants et contacter directement Pôle Emploi ou les antennes locales de la DIRECCTE. La demande doit être anticipée, idéalement déposée deux mois avant l’arrêt des droits ARE.

Concrètement, l’ASS garantit la continuité de la couverture sociale : accès aux soins, remboursement des dépenses de santé, comme durant la période d’activité. L’allocation est versée par périodes de 6 mois, renouvelables selon la situation du bénéficiaire.

Demander un RSA

Le revenu de solidarité active (RSA) s’adresse à tous les demandeurs d’emploi de plus de 25 ans. Cela inclut donc ceux de 55 à 60 ans qui arrivent en fin de droits chômage. On peut déposer une demande auprès de la caisse d’allocations familiales, de Pôle Emploi ou encore via la Mutualité sociale agricole. Mais là encore, il ne suffit pas d’avoir l’âge requis : résidence stable et effective en France, recherche active d’un emploi, absence de congé parental ou de disponibilité sont exigés.

Le montant accordé varie en fonction de la composition du foyer et des ressources du ménage. Le versement s’effectue sur des périodes de trois mois. À chaque échéance, le bénéficiaire doit transmettre à la CAF la déclaration de ses revenus, pour que le calcul du RSA soit ajusté à la situation réelle.

Devenir demandeur d’emploi à 55 ans ne condamne pas à l’invisibilité ni à l’isolement social. Les droits évoluent, les démarches se multiplient, mais les aides restent accessibles à ceux qui s’arment de patience et d’organisation. Anticiper, s’informer, ne pas hésiter à solliciter plusieurs acteurs : voilà ce qui fait la différence. Parce qu’à cet âge charnière, chaque coup de pouce compte, et chaque mois gagné est une victoire sur la précarité.