Aide à domicile après hospitalisation : les démarches à connaître

Sortir de l’hôpital n’entraîne pas systématiquement le retour complet à l’autonomie. Pour de nombreuses personnes, la convalescence à domicile demande un accompagnement temporaire afin d’assurer la sécurité, un certain confort et la continuité des soins. Plusieurs dispositifs existent, dont l’Aide au Retour à Domicile après Hospitalisation (ARDH), pour faciliter cette étape et favoriser un maintien à domicile dans de bonnes conditions.

À retenir en priorité :

  • Dès l’admission à l’hôpital, une équipe organise la suite du parcours, en lien étroit avec le service social de l’établissement.
  • L’ARDH propose un budget maximum de 1 800 €, modulé selon les ressources de chacun.
  • Cette aide, limitée à trois mois, finance différentes prestations : aide à domicile, portage de repas, adaptations ponctuelles du logement… selon les besoins réels.

Les étapes pour bénéficier d’une aide à domicile

Pour que l’accompagnement au retour à domicile se déroule sans heurt, plusieurs étapes jalonnent le parcours.

1. Coordination hospitalière dès l’entrée
Dès les premiers jours à l’hôpital, il est judicieux de signaler toute difficulté anticipée pour le retour à la maison auprès du service social. Cette anticipation permet de déclencher rapidement les dispositifs adaptés, et de préparer l’aspect administratif avant la sortie. Concrètement, le service social fait le lien entre les soignants et les organismes d’aide à domicile, ce qui évite les ruptures de suivi et aide à construire un accompagnement sur mesure.

2. Évaluation de la situation et des besoins
Une analyse approfondie est réalisée à l’aide de la grille AGGIR pour déterminer le niveau de dépendance (GIR 5 ou 6 pour l’ARDH). Cette étape est incontournable pour ajuster les solutions : soins infirmiers, présence d’auxiliaires de vie, aménagement du logement (barres d’appui, sièges de douche), prêt de matériel médical ou mise en place de la téléassistance. Ce bilan permet de cibler une aide à domicile après hospitalisation adaptée à chaque situation.

3. Montage du dossier ARDH
Le dossier, une fois complété, est adressé à la Carsat par l’équipe hospitalière. Cette transmission rapide accélère le traitement et garantit la continuité du suivi lors du retour à la maison. Préparer ces démarches pendant le séjour à l’hôpital représente souvent un vrai soulagement pour la personne concernée et ses proches.

4. Mise en place d’un plan d’aide personnalisé
Sur la base de l’évaluation, un plan d’accompagnement est construit, pouvant comprendre les services suivants :

  • Aide-ménagère, assistance à la toilette, accompagnement pour les courses, préparation ou livraison de repas
  • Aménagement du logement (barres de maintien, rehausse WC) et prêt de matériel médical
  • Intervention d’un auxiliaire de vie, infirmier libéral ou recours à un transport adapté

Pour s’assurer de la qualité des intervenants, il peut être utile de consulter les agences d’aide à domicile Adhap.

5. Suivi après le retour à domicile
Une fois le retour effectué, le suivi est assuré par un infirmier coordinateur ou un membre du service social, en relation avec le médecin traitant et les professionnels à domicile. Cette organisation facilite les ajustements nécessaires en fonction de l’évolution de l’état de santé et préserve la continuité des soins, réduisant ainsi la probabilité d’une réhospitalisation. Des visites régulières renforcent ce filet de sécurité.

Témoignages et situations vécues

Simone, 72 ans, témoigne :
« Après ma chute, l’infirmière à domicile m’a aidée à retrouver de la confiance. Grâce au portage de repas, j’ai pu continuer à vivre chez moi. »

Ce genre de témoignage illustre l’importance de l’accompagnement humain pendant la période de convalescence. Les professionnels à domicile, au-delà de l’aide pratique, apportent un soutien moral et garantissent la continuité des soins tout au long du retour à la vie quotidienne.

Financement et conditions d’accès

La question financière reste centrale pour organiser un retour à la maison dans de bonnes conditions. Voici les points à connaître :

1. Plafond et contribution de l’assuré
L’ARDH prévoit un plafond de 1 800 € pour financer diverses prestations : aide à domicile, aménagement du logement, matériel médical, téléassistance ou portage de repas. La part à régler par l’assuré varie de 10 à 75 % selon les ressources, le reste étant pris en charge par l’organisme de retraite.

2. Non-cumul avec certaines aides
L’ARDH ne peut être attribuée en même temps que d’autres dispositifs comme l’APA, la PCH ou la Majoration pour tierce personne (MTP). Contrôler sa situation en amont permet d’éviter toute démarche inutile ou rejet de dossier.

3. Intérêt de vérifier ses contrats complémentaires
Jeter un œil à ses garanties de mutuelle ou d’assurance peut réserver de bonnes surprises : certaines complémentaires prolongent l’aide après la fin de l’ARDH, ou proposent des prestations comme l’ergothérapie, le transport médicalisé ou le prêt de matériel spécialisé. Ces solutions élargissent le champ des possibles et contribuent à mieux organiser la période post-hospitalisation.

L’ARDH constitue un appui temporaire mais déterminant entre la sortie de l’hôpital et la récupération de l’autonomie. Lorsque l’accompagnement est anticipé et bien orchestré, il transforme ce moment délicat en une transition plus sûre, où chacun retrouve ses repères sans craindre la solitude ni l’imprévu. Voilà la promesse d’une convalescence plus sereine, au cœur même de son foyer.