Retraite

Pourquoi ma retraite a baissé ?

La réduction des retraites est le grand tabou français. Avec son augmentation dans la CSG, Emmanuel Macron a tenté de le faire discrètement dès son arrivée au pouvoir, considérant que les retraités français bénéficiaient de revenus de remplacement trop élevés. L’affaire a suscité une profonde haine chez une génération de « Zacquis sociaux » nourris au lait et l’expansion incontrôlée de la protection sociale. Sa tentative de créer un régime universel a échoué à son tour.

Mais des raisons inévitables rendront les faits tenaces… et les coupes sombres inévitables.

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L’effondrement des recettes socio-fiscales

Un communiqué du ministère du Budget a appris hier que les recettes fiscales sont en train de s’effondrer, d’au moins… 10%. À la fin du mois de juin, l’État les coffres auraient dû atteindre 145 milliards de dollars de recettes. Ils n’ont pas atteint 130 milliards. Il y a donc un déficit de 15 milliards dans les coffres par rapport à la loi de finances initiale, soit une baisse d’environ 10 % (à ce niveau de « big mesh », le chiffre de 10 % est un indicateur d’autant plus pertinent qu’il correspond à la baisse estimée du PIB).

En ce qui concerne les cotisations sociales, l’ampleur des dommages n’est pas encore claire, mais nous savons déjà que plus de 20 milliards de contributions font l’objet de reports. Il faut donc s’attendre à une baisse des recettes de la sécurité sociale, qui sera sans aucun doute accentuée par la vague de faillites et de licenciements attendus d’ici la fin de l’année.

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Les recettes du budget général (nettes des remboursements et des abattements) au 30 juin 2020 s’élèvent à y compris les fonds de la concurrence, à 129,3 milliards d’euros contre 143,8 milliards d’euros à la fin de juin 2019. Les fonds hors compétition augmentent à 125,8 milliards d’euros contre 142,7 milliards d’euros fin juin 2019.

La contraction du PIB aura un effet

Au vu de ces chiffres, il serait donc faux de croire que la récession ou la contraction du PIB se limitera à des phénomènes statistiques sans impact sur la réalité. Les mécanismes de protection qui s’accumulent en France l’ont jusqu’ici repoussée, et maintiennent de nombreux Français (notamment les fonctionnaires et les employés en CDI) dans l’illusion qu’ils seront épargnés par les nuages de Tchernobyl économique en préparation, mais un atterrissage en fin d’année sera pénible.

Ministère du Budget Tweet En pratique, comme nous l’avions annoncé sur les salaires il y a plusieurs semaines, le carnage social est inévitable, avec des ajustements à la baisse de 10 %, correspondant à la baisse du PIB. L’ensemble du mode de vie du français devrait chuter de 10 % l’an prochain, y compris celui des retraités.

La baisse des pensions est inévitable

Il faut attendre la fin de l’année pour mesurer l’ampleur de la situation des retraites. Mais, autour de fin octobre, l’état de la masse salariale donnera une estimation de l’intensité sismique du tremblement de terre qui est préparant. Selon toute vraisemblance, la baisse de la masse salariale donnera une bonne indication de la baisse des pensions nécessaires pour équilibrer les comptes.

Logiquement, la tendance globale devrait se situer autour de 10 %…

En attendant, les officiels se mettent à l’aise…

La situation mensuelle de l’État publiée hier par le ministère du Budget montre que les dépenses de fonctionnement de l’État ont augmenté de 5% cette année. Alors que les entreprises privées se serrent la ceinture… l’État s’amuse avec l’argent des contribuables…

Pour l’instant, Emmanuel Macron donne vie au mythe selon lequel un Dieu bienfaisant appelée Union européenne viendra en aide aux Français et leur permettra de maintenir leur style de vie sans effort.

L’argent tombera du ciel, et nous le rembourserons miraculeusement, et tout reviendra à la même chose qu’avant après une reprise impressionnante, ce à quoi aucun économiste ne s’attendait.

La réalité qui se prépare est un peu différente. Dès septembre, le gouvernement annoncera de nouvelles taxes pour renflouer les coffres, mais le potentiel budgétaire du pays sera gravement affecté par la crise qui fait rage et qu’aucun rebond magique n’atténuera.

Très vite, nous allons passer à des coupes dans les dépenses sociales, ce qui alimentera une tentation maduriste. Avec l’instabilité politique qui l’accompagne.

Une baisse des pensions en souffrance

Les retraités peuvent donc s’attendre à ce que 2021, et surtout 2022, soit une année très pénible. Avec les élections En approche, Emmanuel Macron retardera autant que possible le moment où des choix compliqués devront être faits. A priori, une loi modificative sur le financement de la sécurité sociale après les élections présidentielles imposera ces changements, s’il est possible d’attendre jusque-là.

Toutefois, selon toute vraisemblance, l’urgence sera telle que les mesures devront être prises avant ce délai. Et si Macron se fait tirer l’oreille, la Commission européenne le mettra sous pression.